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- Vous auriez dû sauter la marre sots!

6 personnages :
Le conteur
Carole
Jack
Nicole
Bernard-Henri
Hélène


Le conteur
Des projets morts. Je n'ai que des projets morts. Pourquoi ? Parce que je voulais être fidèle, mais ça casse trop. Pourtant avec Carole, ma femme, j'étais surbooké. Et être surbooké, quand il s'agit de Carole, c'est plutôt flatteur. Mais il est des histoires où les amants peinent, pour avoir la vie liée.
Quand je l'avais rencontré, Carole, je faisais la quête pour subsister. Mais le lendemain de notre rencontre je m'étais dit : 'La quête j'arrête ! D'autant plus qu'avec elle je vais avoir des sentiments francs.â? (C'était avant l'euro)
Quand je lui avais raconté cette histoire des sentiments francs, ça l'avait fait rire. Elle m'avait répondu :
Carole
- D'accord mais, dans ces conditions, si un jour nous prenons un crédit ensemble, nous rembourserons par exemple 50 euros par moi et le reste par toi !
Le conteur
Elle faisait partie de ces femmes 'qu'on vexeâ? que lorsqu'elles sont enceintes. Et quand elle l'avait été, enceinte, quand son ventre avait été rond, en riant aux éclats, elle m'avait dit :
Carole - C'est super ! Puisque je suis enceinte je vais avoir un nouveau nez.
Le conteur
Le nouveau né, nous l'avions appelé Michel. Je lui avais donné le biberon durant des nuits entières, attendant que le petit Michel fasse ses rots, pendant que Carole écoutait Cabrel chanter 'Encore et encoreâ?Â, (mais c'était avant la coupe du monde de football de 2002, car aujourd'hui Francis Cabrel n'oserait plus chanter 'En Corée encoreâ?Â) .
Elle adorait manger des chips Haendel, parce que la marque la faisait rire, pourtant il n'a pas inventé les chips Haendel, ce brave Georges qui n'avait que des frais d' riche !
E l'heure de l'apéro, elle buvait du Pernod, elle, la marseillaise. Et comme tous les gens de Marseille, pour que ça descende plus vite, elle le buvait 'avé l'eauâ?Â, et avec ses amis, Jack, Nicole et Bernard Henri, des gens qui se marraient de tout.
Ils étaient drôles, très drôles, tellement drôles qu'ils ont eu tendance à m'user. Jusqu'à ce qu'ils m'agacent trop, à m'en donner mal à l'estomac. C'est sûrement ce qu'on appelle des amis biens.
Jack et Nicole formaient un beau couple, ce qui est mieux qu'un couple laid.
Dès que Bernard Henri les vit, tel un général, il les agrippa, sans laisser la place à un sale hasard, et comme il habitait près de Marseille, à l'Etang de Berre, il leur rendait souvent visite. Il arrivait toujours les bras chargés de cadeaux, en disant :
Bernard-Henri
- Etant de Berre, je raque.
Le conteur
Et Nicole lui répondait :
Nicole
- C'est normal, tu bois trop, ça te donne un sale teint, et celui qui a un sale teint banque !
Le conteur
Chacune de leurs répliques était une joute de luxe. Un jour, j'avais accompagné Bernard Henri pour venir les voir. Nicole était sortie faire des courses au supermarché pour racheter du whisky, car comme nous avait expliqué Jack : 'On a pris une de ces caisse hier.â? Et, nous finissions une des trois bouteilles que Bernard-Henri avait amenées quand Nicole était revenue. A peine l'avait-il entendu qu'il avait crié :
Bernard-Henri
- Vas ouvrir Jack, Nicole sonne !
Le conteur
L'humour était pour eux, comme un don qu'a mis haut le plaisir du jeu des mots. Ils formaient un groupe de personnes d'une grande intelligence, des gens bien élevés qui savent mettre des hauts aux débats, et qui les servent en thèse, du style :
Jack - Nicole - Bernard-Henri 
- Dans nos débats d'aujourd'hui, atteindrons-nous les hauts tôt ou les hauts tard ?
Le conteur
Tout comme le douanier Rousseau avait des doigts nés pour peindre, eux ils possédaient la musique des mots pour mieux aimer ses airs. Par exemple quand Carole était en jeans, il y en avait toujours un pour lui dire :
Jack
- J'aime bien ton Lewis Carole !
Le conteur
Mais parfois leurs extravagances les conduisait à la folie. Carole et moi nous habitions, à l'écart d'un joli petit village provençal, un lieu-dit appelé 'Riche Terreâ?Â. Et bien sûr, les trois pieds nickelés avaient planté dans notre petit jardin d'entrée une immense échelle. Ils m'avaient dit : Jack - Nicole - Bernard-Henri
- Comme ça, tout le monde saura où se trouve l'échelle de Richter.
Le conteur
- Mais il aurait fallu en parler au maire.
Carole
- On lui dira que c'est une oeuvre d'art.
Le conteur
- Bon d'accord, c'est décoratif, mais maintenant je me gare où ? Lui avais-je demandé d'une voix qui tonne.
Carole
- Sois clément, on s'arrangera avec la voisine.
Le conteur
Au départ ce qui m'avait gêné le plus c'était sa couleur jaunasse. Mais ce que je ne savais pas encore, c'est que cette histoire d'échelle allait, plus tard, en devenir une de barreau. Plus ils se poiraient, plus je pensais : 'On courre au désastre.â? Et ce qui devait arriver arriva le jour de mon dernier anniversaire. Ils m'avaient offert une caméra et une paire de ski, accompagnées d'une enveloppe dans laquelle se trouvait ce gentil petit mot : 'C'est pour te filmer si tu pars au pôle en ski.â?Â
C'était à partir de là que, pour moi, tout était devenu clair : 'Ah ! L'idée géniale. Je me casse. Je vais faire l'ermite.â?Â
Et j'étais parti dans la forêt, un peu marri. Mais dans la forêt, quand vous y êtes seul comme un âne, c'est pas Rio. Et vous y crevez la dalle.
J'avais pensé : 'Tiens bon ! Faut pas qu' t'échoues, man ! (Oui ! comme Robert)
Le pire est-ce d'être seul ? Bon d'accord, il n'y a pas de saillie, tu rames, tu te sens petit, coupé de tout. En plus, tu sais que de tes conneries on en rit, mais tu te dis : 'Si c'est comme ça, arrête de ramer et essaie de penser que le stress est gai !â?Â
J'avais tenu le coup quelques jours en tirant sur un ou deux cônes, car il m'arrive de faire quelques écarts en beue. Mais j'avais beau taper sur des bambous à longueur de journée, j'avais besoin de la ville et de l'air de la rue.
J'allais donc sortir du bois, quand j'avais entendu un chien aboyer. C'était le mien, un cocker qu'un jour une amie, Alice, me donna.
Il n'était pas seul. Derrière lui quatre silhouettes marchaient comme un mythe errant.
Je m'étais dit : 'Sur la tête de ma mère, les ennuis vont se députer.â?Â
Et ça n'avait pas traîner. Ma première surprise avait été de m'apercevoir que Jack, Nicole et Bernard-Henri n'étaient pas accompagnés par Carole, mais par une superbe fille qui au premier coup d'Ã…?il m'avait semblé assez hardie.
Pourtant ils savaient que je voulais voir personne.
Immédiatement le cirque avait recommencé.
Bernard-Henri
- Alors, Zavatta ?
Le conteur 
M'avait demandé Bernard-Henri qui, comme tous les matins, avait mangé du clown.
- Ea varie. Lui avais-je répondu avec le sens de la mise en scène.
Bernard-Henri
- Je te présente la belle Hélène. Désormais elle fait partie de notre bande, car pour déconner on était pas assez de trois.
Le conteur
Peut-être pensaient-ils qu'il suffirait que je la voie pour être ferré.
- Mais où est Carole ? avais-je demandé.
Jack m'avait remis du courrier. Il y avait une amende à lire, car l'échelle était tombée du jardin sur la tête de la voisine et j'étais en tort, et une lettre de Carole qui disait : Depuis quelques temps, entre nous ce n'était pas brillant, malgré ton côté 'Monsieur propreâ?Â, je sais que toi aussi tu sens la faille qui nous sépare. Il faut être lucide, toi et moi c'était un beau songe. Je ne veux pas traîner ma vie comme un boulet, je préfère me faire la malle, j'ai besoin de voyage sinon, comme avec toi tous mes gains s' barrent, c'est dans la routine que je me noierai. Je pars au Salvador, avec mon ami Manu. Tchao. P.S. Je laisse la clé de la maison accrochée sur la pointe de la porte de la grange mais j'emmène avec moi les deux neuves au cas où un hypothétique retour me guide au nid.
Il y avait de quoi perdre l'âme, car Carole, malgré nos quelques estocades, elle m'allait. Avec elle j'étais au paradis, et voila que tout sautait.
Bernard-Henri
- Alors, ces nouvelles, que disent-elles ?
Nicole
- Chut ! C'est peut-être un secret. Regarde ! Il n'est pas bourré mais on dirait qu'il chancelle. Bernard-Henri
- Si c'est un secret il faut qu'on le perce.
Hélène
- Si vous voulez je l'aborde.
Le conteur
Avait proposé Hélène, qui s'était placé en pivot au milieu d'eux.
Moi, j'avais beau voir leurs drôles de mines de spécialistes de la gaffe, toujours prêts à en faire encore une sous prétexte de pouvoir placer : 'C'est là, riez !â?Â, je me disais que si j'avais perdu Carole, si forte et si jolie, c'était aussi de leur faute, car sa destiné, souvent, ce sont les autres qui la font.
Cependant un jour ils paieraient. Un par un, ces individus paieraient. Mais dans l'instant, il fallait que je m'en tire sans mensonge. Je leur avais donc expliqué l'histoire sous toutes ses coutures. Jack avait constaté :
Jack
- Quand on fait le compte, l'addition est chère. Tu dois te rendre à la police pour être mis au sec et ton amour est en berne, alors que t'avais tout ce qu'il faut d'elle. Et maintenant elle se casse, elle ! Mon pauvre vieux, il va falloir écluser.
Hélène s'était rapprochée de moi. Elle m'avait dit :
Hélène
- Tu sais, avec les femmes, souvent l'époux paie.
Le conteur
- Et alors ? Tu ne veux pas que je lui envoie un R.I.B.en plus! Lui avais-je répondu en la vannant.
Hélène
- Il fallait que tu saches que même les fées blessent. Mais ça ira mieux en te sevrant. Si tu veux, on peut en parler ensemble en marchant.
Jack
- Allez-y ! Faites un tour ! Nous on va se mettre au frais. En montant te rejoindre, le forestier nous a montré une belle mare. Tu sais, à coté de la petite cabane de berger.
Bernard-Henri
- Oui, oui, là où la biche boit l'eau.
Hélène
- Ah bon ! C'est vrai ?
Le conteur
J'avais d'abord fixé Bernard-Henri dans les yeux en disant :
- Certains feraient mieux d'apprendre à s' taire.
Et puis j'avais répondu à Hélène : Tu sais, pour se rendre comiques, certains veulent tout enjoliver.
Bernard-Henri
- Oui ! Il y en a même qui disent de moi que je suis un beau sot. Et même un beau sot de Marseille. Bon, aux craintes de vous ennuyer, je me barre, mais sache mon beau prince que celui que tu trouves hideux part Dieu.
Le conteur
Il avait rit comme un coyote, mais sans polémiquer d'avantage, tout en commençant à s'enfoncer dans la bruyère, il nous avait quitté sur un simple :
Bernard-Henri
- 'Bye !â?Â
Le conteur
Pas à pas, tout en parlant avec Hélène, nous nous étions rapprochés de la masure que j'avais construite au bord de la rivière prés du tronc du frêne.
Hélène
- C'est gai là chez toi !
Le conteur
M'avait-elle dit tout en se déshabillant.
- Mais que fais-tu ? Lui avais-je demandé, alors que j'avais déjà devant mes yeux ses deux seins clairs.
Hélène
- Oh ! Un rien m'habille. Mais c'est surtout ma petite culotte que j'adore ôter.
Le conteur
Elle était vraiment belle et j'étais sur des charbons ardents. Mais je pensais à Carole, qui jouait avec l'amour à qui y est et pi y est plus, cet amour que j'aurais voulu, tout comme elle, cloner, elle et ce cul d'héros qu'était le sien et j'étais là, face à Hélène qui essayait de m'aider en se livrant aux scènes les plus raides, se montrant sous toutes ses facettes, tortillant la fesse comme un big art, passant de la position de la croix à celle de la fontaine avec la motte dans le rôle dela fontaine, et maniant les mots comme une pluie de noirs désirs dans laquelle on se noie.
Hélène
- Avec moi, ne sois pas l'exclu qui nie que ce n'est pas au lit que la passion prévaut. En plus, tu sais, je suis bonne et aime.
Le conteur
Maintenant, j'étais sûr que ces niais de Jack, Nicole et Bernard-Henri me l'avaient livré en pâture elle et son corps de reine aux montagnes et aux forêts, aux courbes et aux reliefs par endroits si blancs et à d'autres si joliment brunis.
- Très bien, tu veux que je fasse l'expérience de tes reins, et même de tes reins beaux, surtout vers l'aine. Lui avais-je lubriquement proposé.
Hélène
- T'en priver serait un beau dommage.
Le conteur
C'est ainsi qu'avec Hélène on s'égara. Dire ce que cet ébat fit, dire qu'Hélène dans l'ébat crie, et que notre aventure fut épique au lit, serait aller au delà de mes principes moraux.
Elle m'avait laissé là à demi mort, me quittant avec un dernier bécot, avant de retourner, sans doute, se baquer avec les autres pour leur raconter cette histoire de merde... heu, pardon, de bouse. Mais je n'en avais rien à carrer. De toutes manières j'étais à bout. Dans le fossé de la vie. Stone. Fracasse. Comment allais-je réussir à tenir debout ? Allais-je sombrer dans le rôle de l'alcoolique qui pense aux bouteilles et après boit ?
Non ! Peut-être que cette bande de guignols pensait que j'étais 'outâ?Â, mais ce n'était pas encore dit. J'allais livrer bataille et tenter le tout au tout, pour sortir de cette situation qui dans le fond tenait à peu de choses.
Je pensais : 'J'ai guère le choix. Il faut redescendre jusqu'à la marre pour les sécher là l Vas-y, bâche-les !â?Â
Et comme dans une enquête du commissaire San-Antonio, comme dans une oeuvre d'art, car toutes les enquêtes du commissaire San-Antonio sont des oeuvres d'art, il fallait que cette histoire, enfin, je la noue, pour ne pas rester dans la position du sot lié à l'histoire sans fin dans laquelle il s'aventura.
En mon for intérieur, j'avais donc décidé de les rejoindre, pour ne pas à avoir à vivre sans paix. Mais parfois tu as beau t'échiner à lutter contre le sort, ça dérape.
Le point final, c'est le hasard qui le met. Car l'os c'est qu'ils s'étaient noyés dans la marre, et que leur bonne humeur, jusqu'à leur dernier souffle, ils la gardèrent.
Quant à moi, même si aujourd'hui je dis être riche de ce qu'ils m'ont dit, je n'ai que des projets morts. Même quand je joue de la musique j'endors mes sons. La morale de cette histoire est que maintenant il faut que je prenne un taxi car dans la vie j'ai bien assez ri.

BRAVO
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