- Réponds Devos

 Une nuit, j’étais lessivé, je l’avoue, quand je m'étais endormi comme un anglais, c’est-à-dire en slip, endormi auprès d’une femme fort molle mais aussi trés douce que j’avais rencontré au bar «　caresses　», bar dans lequel elle buvait  des bières ambrées, (d’autres en faux), en compagnie de gars bruns ou blonds qui comme des blaireaux se faisaient mousser, en écoutant un jeune musicien interpréter du Supertramp en multipliant les pains sur le manche de sa guitare, la plupart d’ailleurs  étant des pains de mi.

Elle se prénommait Anna Lyse, était kinésithérapeute de petite vertu, habitait à Château Vieux, vieux qu’elle massait en amassant leur blé en se le faisait même parfois livrer à domicile, du moins pour ceux à qui elle débitait leurs comptes banquaires français car pour les autres, les trés riches cela aurait été plus difficile, vu que ceux qui ont du blé en double filent. Et elle accumulait les expériences nocturnes avec des jeunes par esprit de contradiction.

Bien sûr je m'étais laissé emporter dans la ronde des tournées et nous avions tellement bu que j’étais rond comme une queue de pelle forte. Dans n’importe quel carnaval j’aurais été immédiatement placé en cellule de déguisement. J’avais payé l’addition avec mépris en faisant tomber la monnaie de très haut  dans le chapeau du guitariste pour que ce soient des sous entendus.

Le matin je m’étais réveillé avec cette pensée : au lit ai-je la gueule de bois ? Il faut dire qu'à côté de cette catin je me sentais l’esprit taquin.
Oui mais t’as qu’un quoi ? M’étais-je demandé. That is the question !
Je m’étais dit : T’as qu’un cas comme toi. Un cas sur des millions et un cas comme ça est-ce déjà  le Pérou ? Et puis à ton âge, qu’est-ce qu’un cas génère ? That is the question !
Ou alors t’as qu’un don. Mais peux-tu te contenter d’un don ? Et seras-tu celui de la farce ? Et à propos de cette farce faut-il la faire avec de l’ail ou de l’oignon ? Car pour la farce du dindon est-ce que l’oignon vaut l’ail? That is the question.
Mais les questions fatidiques
Ont un goût fatiguant
Est-ce qu’on va me faire la nique
Si je fais néant ?
C’est épique cette époque
Des récits réciproques
Quiproquo qui provoque
Les mimiques qui se moquent.
Anna Lyse, je sais tu as un beau prénom
Mais analyse ! Diable, pourquoi est-ce que je me pose autant de questions ?
Pour cette maudite poésie qui sait tirer mes diables ?
Poètes sont-ils venu du Diable vos vers ? That is the question.
Faut- il battre l’enfer pendant qu’il est chaud ?
Y'a t-il un cadastre pour ceux qui sont dans la lune ?
Peut-on fêter l'anniversaire du néant ?
Le vrai Alzeihmer est-il celui qui se souvient de sa naissance et après non ?
Doit-on préserver les précautions du sage ?

Réponds Devos ! Réponds Raymond ! Toi qui le fut, futé, affûté, sage,ça jamais futile ! N’en fut-il que pour la beauté du geste et la rareté du reste que toujours nous cit’rons avec le zeste de notre tendresse admirative.

C’est alors que j’entendis la grosse voix du maître me dire :
Moi aussi une nuit j’étais lessivé et je te l’avoue j’ai massé ta kiné.