- Double jeu

En France, il y a deux sortes de villes:
- Celles dans lesquelles on trouve un panneau signalétique indiquant STADE.
- Et celles où sur le panneau il est inscrit 'COMPLEXE SPORTIF. Ce n'est pas la même chose.
Les athlètes qui veulent faire une carrière sportive ne vont pas dans les villes où il y a des complexes sportifs.
Dés qu'ils le peuvent ils partent vite, très vite, c'est-à-dire sans traîner, dans les villes où il y a un grand stade.
Même si arrivé à ce stade de réflexion ils oublient les dirigeants qui, parfois, leurs font signer un petit contrat de deux pages.
Il parait que les contrats de deux pages sont surtout signés dans deux disciplines : Le cyclisme et le foot.
Le cyclisme où l'on oblige les coureurs à avoir de plus en plus de performances en les faisant rouler sur de grands vélos, même de très, très grands vélos, hauts, très hauts, dans les cadres desquels on installe des grandes, des grandes, grandes roues, parce qu'avant avec les petites roues ils étaient crevés.
Et puis le foot, où pour atteindre leurs buts, les responsables de clubs, après avoir fait signer leur contrat de deux pages à des joueurs chargés de shooter à longueur de journée, s'arrangent dans le sport avec les passeports, sous le regard des arbitres qui ne peuvent pas être concomitants.
Qu'ils surveillent le sport, d'accord, c'est leur fonction, mais les passeports, c'est une histoire qui ne regarde que la fédé.
La fédé, c'est-à-dire fédération, organisme qui, comme son nom l'indique, fait des rations, d'abord une grosse pour elle et le reste pour les clubs, attitude qui forcément créé des divisions.
Un seul sport est épargné par ce phénomène, c'est le golf qui, comme chacun le sait, est un sport de riches puisque chaque joueur possède son propre club.
Mais dans les autres sports il y a des divisions, et bizarrement les divisions les moins respectées sont les divisions d'honneur où pourtant les clubs sont légions. Mais on ne rencontre jamais un joueur capé dans une division d'honneur.
Les joueurs capés sont ceux qui sont, ou ont été, sélectionnés en équipe nationale. Certains d'entre eux sont restés célèbres comme Hugues Capé, Amédée Capé, Oreste Capé. Le seul qui a eu des problèmes c'est Andy Capé, quand il s'est blessé. Sa reconversion fut difficile car il ne pratiquait pas l'escrime.
En effet il est plus facile pour un escrimeur capé d'épée d'envisager une suite de carrière dans le cinéma, par exemple, où il n'aura plus à travailler avec un seul entraîneur, mais avec plusieurs entraîneuses, avec elles il pourra même évoquer ses complexes sportifs en disant :
- Avant j'étais trop épée mais je m'aimais.
Mais enfin il ne faut pas confondre la famille du sport et celle du cinéma, même si chaque sportif est placé face à son objectif.
Moi, avant j'étais nageur et un jour, lors d'une compétition au Brésil, mon entraîneur m'a dit :
- Je vais faire un tour, nage ! Il venait de quitter la famille du sport pour celle du cinéma.
La preuve, le lendemain quand je l'ai revu il faisait une drôle de bobine.
Il m'a annoncé qu'il restait à Rio pour trouver un jeune héros, car désormais il ferait mécène à Rio.
Je lui ai fait remarqué que ça risquait de faire des histoires.
Il m'a répondu :
- Pas du tout, pour faire écran je reconnaîtrais mes torts en scène !
Je lui ai dit :
- Oui ! Mais il faudra que ce soit bien tourné !
Il m'a indiqué :
- Pour l'instant ce n'est que de la projection ! Chez nous les sportifs, l'important c'est le dialogue, comme avec vous les nageurs, l'essentiel c'est que le courrant passe. Maintenant s'il y en a qui me cherchent des crosses, OK ! Mais je ne tomberai pas dans le panneau de leurs basses quêtes. Je ne mettrai pas les gants pour leur dire que je ne suis pas un gars qu'on bat aussi facilement. Je ne suis pas du genre à me défiler devant les rackets. Mes adversaires pourront toujours courir sans mettre le ou les vices en avant, car les vices ne m'effraient pas. Et puis, même si on prétend que je réalise à tort et à travers, je sais que mon public saura toujours me tendre la perche.
Alors je suis retourné dans le sud, là où en hiver les athlètes sont les meilleurs, d'ailleurs ils en donnent la preuve en salle, et je me suis reconverti dans le tir pour trouver des gens avisés.
A la suite de quoi j'ai trouvé un producteur qui m'a engagé comme jeune héros dans une série télé qui s'appelle Guillaume Tell est viseur.
Puis j'ai retrouvé mon ex entraîneur, avec lequel j'ai passé toute une journée et toute une nuit, 24 heures dûment méritées, et nous avons conclu de faire équipe ensemble, nous nous sommes dit : Soyons intimes, pour piloter cette expérience !
Depuis on joue.
On a tout misé sur un film dans lequel apparaîtra Zino le jeune héros brésilien.
Le titre en est : Le cas Zino au stade Olympique.
Et pour être sûr de gagner, mon ex entraîneur qui fait mécène à Rio a investi presque toute sa fortune.
Si mes renseignements sont bons il se pourrait qu'il fasse tapis.
Il est si bon de réussir dans le sport et le cinéma, quand on a le privilège de ne jamais être hors-jeu.